L’écologie humaine au cœur de la performance

Introduction

La responsabilité sociale de l’entreprise fait maintenant partie des éléments d’évaluation, et se développe dans les entreprises de taille nationale. La récente publication de la norme ISO sur la responsabilité sociale clarifie ces objectifs. 

Sur la base de notre expérience de quinze ans d’intervention sur les conditions de travail dans des entreprises principalement de taille petite et moyenne, nous avons développé une marque (Démarche T) qui rend compte et valorise les efforts des entreprises dans la gestion de la santé et de la sécurité au travail comme il est proposé au chapitre 6.4 de la norme ISO 26000 et dans la norme  26800.

L’approche formelle de l’ISO 26000 décrit ce qui doit être atteint mais ne donne pas de méthode pour l’amélioration des conditions de travail actuelles. Notre approche d’ergonome, introduisant la notion d’écologie humaine, définit le management des conditions de travail comme un processus, et donne visibilité et reconnaissance aux entreprises qui organisent dans la durée le management des conditions de travail.  

Au niveau local, il est important de donner une visibilité pour recruter les meilleurs candidats, motivés par de bonnes conditions de travail et les aidons à remplir les prérequis de l’ISO 26000 & 26800, un avantage compétitif décisif pour l’obtention de fonds publics régionaux ou d’un soutien européen.  La gestion des conditions de travail  et la démarche T sont des instruments de qualité et de croissance pour l’entreprise. L’objectif est de motiver tous les niveaux du management dans l’intégration des conditions de travail comme facteur déterminant de production. De meilleures conditions de travail sont la clé de l’usage durable du travail humain. L’âge de la retraite s’accroissant, les entreprises doivent améliorer significativement la prise en compte des conditions de travail pour que les travailleurs restent en bonne santé au travail. A travers une approche structurée de gestion des conditions de travail, les entreprises peuvent intégrer l’expérience des travailleurs dans le développement de projets pour une meilleure conception des environnements de production.

L’écologie humaine : La performance globale au coeu

1.    La santé au travail et la responsabilité sociale des entreprises

Le positionnement de notre sociétéface au travail et aux impacts sur l’environnement est devenu central. Les entreprises doivent rendre compte de leurs actions préservant la santé et la sécurité des salariés. L’importance de la relation travail/santé/sécurité et environnement engage de nouveaux modes de gestion des conditions de travail, de management de la qualité et de l’environnement. 

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE)est la déclinaison des principes du développement durable à l’échelle de l’entreprise. Elle concrétise et valorise la contribution des acteurs économiques à l’amélioration de la société et à la protection de l’environnement. La notion de RSE intègre deux logiques, la logique écologique de contrôle des impacts sur l’environnement, et une logique d’écologie humaine qui intègre l’ensemble des acteurs pour la prise en compte les facteurs de bien-être au travail, de préservation de la santé et de développement humain. Un nombre croissant d’entreprises reconnaissent cette vision de la responsabilité sociétale en mettant en œuvre des dispositifs de suivi.

L’entreprise doit avant tout respecter la loi…

Elle doit veiller à la prévention des risques et à la santé des salariés. L’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (code du travail L 4121-1) par des actions d’information, de formation, de prévention et d’organisation. L’employeur veille à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte des changements dans l’entreprise et doit chercher l’amélioration des situations existantes.

L’entreprise peut aussi aller plus loin…

Ces paramètres doivent intégrer les processus de gestion et de développement des sociétés, sans être perçus comme des contraintes et des freins à la performance, mais comme les conditions d’une performance globale, humaine et productive. 

Les entreprises sont souvent démunies pour comprendre et prendre en compte la performance humaine dans son écologie propre : environnement de travail, relations humaines, conditions de travail et développement collectif. 

Dans une démarche de performance durable, les entreprises doivent recueillir les informations et développer les outils nécessaires pour instruire de véritables dynamiques de gestion des risques et des conditions de travail.

Les notions de bien-être au travail, de responsabilité sociale et leur association à la viabilité et à la

2.    La RSE et le travail

l faut donc considérer l’impact de l’entreprise sur l’environnement, mais aussi la gestion de l’écosystème interne et des impacts sur l’homme.

La notion de travail tel que nous la comprenons s’inscrit dans une relation entre l’individu et la situation de travail qui caractérise son activité. Il s’agit d’une relation active et régulée. Le salarié doit gérer la relation entre ce que l’entreprise lui demande et ce que cela lui demande pour le réaliser. L’entreprise doit donner les moyens au salarié de gérer au mieux cette relation.

Comme l’indique le schéma, l’incapacité du salarié à gérer convenablement ce qu’on lui demande de faire génère des contraintes pour sa santé et celle de l’entreprise. Les situations de débordement génèrent des risques physiques et psychiques nocifs pour les salariés et dommageables à une production durable. Il en est de même d’une logique de production ne prenant pas en compte les dégâts occasionnés par l’activité sur l’environnement. 

3.    Prévention des risques professionnels et performance

La prévention des risques professionnelsvise à la maîtrise et à la limitation des accidents de travail, à l’anticipation des atteintes musculo-squelettiques, à la gestion des situations de surcharge mentale et de stress. Les résultats positifs d’une entreprise dans ce domaine sont constitutifs de sa performance. L’entreprise se met à l’abri des sanctions légales ou financières des organismes de contrôle, mais peut aussi valoriser son respect de la santé et de la sécurité de ses salariés.

La réduction des accidents du travail et des risques inhérents aux activités permet une mise en production plus stable, à l’abri d’aléas dommageables. L’entreprise produit mieux et peut afficher une performance saine sans conséquences sur la santé des salariés.

La prévention des risques professionnels ne doit pas être perçue comme un frein ou comme une contre-performance pour l’entreprise. Les contraintes associées à la protection des salariés peuvent imposer des investissements et limiter certaines charges de travail afin de préserver la santé des travailleurs, cependant, une activité maîtrisée impliquant une force de travail contributive et motivée participera à la performance en favorisant la réactivité et la capacité d’adaptation de la production.  

La gestion des conditions de travail et de prévention des risques efficiente et intégrée au système de management de l’entreprise est un outil de la performance globale de l’entreprise.

Au-delà du simple cadre réglementaire (Code du travail : L 4121-1 ; L. 1152-1 ; L. 4121-3 ;L. 4612-16) un positionnement dynamique prend en compte l’impact des conditions de travail sur le système de production et la qualité globale de la production dans le système environnemental et social. Tout comme la gestion et la maîtrise des enjeux écologiques, la gestion des conditions de travail est un vecteur de la performance durable de l’entreprise. Tout comme le recyclage des matières a permis de réduire les coûts, une organisation permettant d’identifier les contraintes, de les gérer et d’anticiper les situations de travail futures réduira les coûts indirects d’un usage inapproprié de la ressource humaine, source de création de valeur.

4.   ANTICIPATION, PROJET ET PERFORMANCE

Le manque d’anticipation des conditions de réalisation des activités de travail peut mener à des difficultés techniques et d’utilisation générant des surcoûts. L’expérience montre qu’il est primordial, dès les avant-projets, d’intégrer la prise compte des conditions d’exécution du travail. La résolution des problèmes en amont des projets permet l’économie d’erreurs coûteuses sur le plan financier et temporel. Pour cela, il est impératif d’avoir une organisation permettant une telle démarche. Anticiper, c’est décliner une démarche systématique, qui mobilise du temps et des compétences pour instruire des compromis opérationnels. L’anticipation des conditions de travail doit être partie intégrante de la conduite des projets, pour permettre un démarrage rapide et sans risque.

5. L’AMÉLIORATION CONTINUE ET LA PERFORMANCE

La responsabilité sociale de l’entreprise s’exprime à travers les processus qu’elle met en place pour l’amélioration continue. L’impact à long terme est nécessairement positif : en assurant qualité, stabilité et sécurité du travail on assure une production dans la durée limitant les à-coups.  Mais il s’agit aussi pour l’entreprise d’établir un terrain stable et structurant des relations sociales, de pérenniser, de préserver et de développer les savoir-faire des salariés. Le bien-être au travail, la satisfaction et le sentiment de reconnaissance sont des modérateurs du stress et générateurs de performance. 

Nous identifions la difficulté des entreprises à mettre en œuvre l’organisation associée à la démarche d’amélioration continue des conditions de travail. Cependant, mettre en œuvre les moyens de la visibilité sur les conditions de travail c’est pouvoir identifier des contraintes et optimiser les processus de production. Avoir une visibilité sur les conditions de travail c’est pouvoir construire des indicateurs et des outils de pilotage. 

Mener une réflexion sur les enjeux du travail c’est s’engager à améliorer les conditions d’exécution et maximiser le potentiel de performance productive. C’est aussi un choix stratégique de réponse aux nouveaux référentiels de responsabilité sociale des entreprises.Il s’agit de donner une dimension au facteur humain intégrant pleinement le processus de performance, par des mesures et des indicateurs de suivi…